L’hospice du Grand Saint Bernard fut fondé par Saint Bernard de Menthon vers 1045-1050. Cette route entre la Suisse et l’Italie est capitale car elle relie les cantons de Vaud, du Valais et de l’Oberland Bernois avec la vallée d’Aoste qui s’ouvre vers la Lombardie et le Piémont italiens. Les conditions y sont très rudes du fait de l’altitude élevée du col et de son enclavement entre les massifs du Mont Blanc, du Cervin et du Gran Paradiso. Hannibal et Bonaparte en savent quelque chose !
L’hospice est créé comme celui du Petit Saint Bernard pour faciliter le passage des Alpes mais ce n’est que vers 1660-1670 que les chiens apparaissent à l’hospice, ils sont utilisés alors comme chiens de bât, de garde et même assistant cuisinier pour tourner la broche mais ses exceptionnelles aptitudes en milieu montagnard sont reconnues et dès 1750 les chiens du Saint Bernard sont dressés à reconnaître le chemin dans le brouillard, les tempêtes et les grandes neiges ainsi qu’à découvrir les voyageurs égarés.
Lors des temps troublés de 1790 à 1810, ils font merveille et nous citerons le chanoine Murith qui témoigne en 1800 “A Nos mâtins si utiles aux voyageurs sont d’une taille extraordinaire qu’ils doivent en partie au climat. Ils sont amis des voyageurs, ils aboient de loin et caressent de près.”
Vers le milieu du 19ème siècle, l’élevage de l’hospice subit une grande crise. C’est alors qu’Henri Schumacher créa le premier élevage en dehors de l’hospice et permit à celui-ci de se renouveler et obtenir les premiers standards de la race.